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L'histoire du musée
Buste de Barbey d'Aurevilly devant
l'ancienne mairie de Saint-Sauveur-le-Vicomte
A la mort de Jules Barbey d'Aurevilly en 1889, Louise Read, sa secrétaire, reste en contact avec les amis de l'écrivain normand disparu et conserve son appartement au 25 rue Rousselet à Paris.
En 1909, Louise Read et Georges Lecomte, devenu Président de la Société des gens de Lettres, prennent l'initiative de constituer un Comité pour ériger un monument à la mémoire de Jules Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte. Un buste en bronze réalisé par Auguste Rodin et soutenu par un piédestal en granit dessiné par l'architecte Nénot est inauguré le 28 novembre 1909 en présence de Frédéric Masson, membre de l'Académie Française. Un autre buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Louis Alix sera inauguré à Valognes en 1938.
Au début des années 1920, le propriétaire de l'appartement de la rue Rousselet à Paris donne congé à Louise Read et elle se trouve dans l'impossibilité de conserver plus longtemps les manuscrits, le mobilier et tous les souvenirs de Jules Barbey d'Aurevilly. Elle s'adresse alors à Pierre Le Marinel, maire de Saint-Sauveur-le-Vicomte et en fait don à la Ville. Un musée est constitué en 1925. Ce premier musée aménagé à l'étage d'un bâtiment qui se trouve dans la cour basse du Vieux Château est confié à Louis Yver qui sera le premier conservateur du musée. Constitué de deux pièces, ce musée est conçu comme une maison d'écrivain et reprend l'agencement de l'appartement parisien.L'inauguration du musée donne lieu le 28 juin 1925 à des cérémonies où Henri Bordeaux, représentant de l'Académie Française, célèbre "le Walter Scott normand".
1er musée
L'année suivante, le 23 avril 1926, les cendres de Barbey d'Aurevilly sont transférées du cimetière Montparnasse au pied du Vieux Château à Saint-Sauveur-le-Vicomte dans un petit cimetière où repose Léon Barbey d'Aurevilly, le frère de Jules Barbey d'Aurevilly. A l'occasion de ce transfert, une allocution est prononcée par le préfet Ernest Beauguitte.
Le transfert des cendres
La tombe de Barbey d'Aurevilly
Le 1er août 1937, une plaque commémorative est apposée sur la façade de la maison natale de Jules Barbey d'Aurevilly, place du Fruitier. L'inauguration de cette plaque se fera en présence de Georges Lecomte, membre de l'Académie Française et de Léo Larguier de l'Académie Goncourt.
La maison natale
Pendant la Seconde guerre mondiale, le baron Jean de Beaulieu, fondateur de la Société Barbey d'Aurevilly, intervient auprès des autorités allemandes pour éviter la fonte du buste de Barbey d'Aurevilly. Dans les mois qui précédent le débarquement de 1944, le vieux Château devient un lieu d'hébergement pour les prisonniers russes et le musée est réquisitionné par l'occupant. Le maire de l'époque, Ernest Legrand déplace alors les collections du musée dans les combles d'un des immeubles de l'Hospice, bâtiment accolé au donjon et qui ne sera pas épargné par les bombardements. Il ne restera pas grand chose des collections du musée : le mobilier est broyé, les portraits détruits à l'exception de celui de Mme Théophile Barbey, la mère de l'écrivain, retrouvé intact. Pierre Leberruyer, manifestant très tôt son intérêt pour la cause aurevillienne, sauvera des décombres des valises contenant des livres, des manuscrits et quelques vêtements et petits objets. Ainsi, les deux volumes reliés des lettres autographes de Barbey d'Aurevilly à Louise Read, les copies manuscrites de la correspondance avec Trebutien et des ouvrages portant des dédicaces de la main de Barbey d'Aurevilly sont sauvés de la destruction.
En 1951, J. P. Seguin, bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale, est chargé par la Direction des Musées de France de dresser un inventaire de ce qui reste des collections. Puis, en 1953, Auguste Cousin, successeur d'Ernest Legrand, forme un Comité en vue de reconstituer un second musée Barbey d'Aurevilly à Saint-Sauveur-le-Vicomte.
Après une interruption de douze années, le musée Barbey d'Aurevilly rouvre ses portes le 22 avril 1956 au logis Robessard. L'inauguration est présidée par Henri Larrieu, préfet de la Manche en présence d'éminents représentants des Lettres, en particulier de Jacques de Lacretelle de l'Académie Française. A l'occasion de cette inauguration, Louis Beuve déclame une Ode à Barbey d'Aurevilly en patois normand.
Le logis Robessard, 2e musée
Jacques de Lacretelle lors de
l'inauguration du nouveau musée
A partir de cette époque apparaît le souci de valoriser le patrimoine touché par les destructions de la guerre. Une attention particulière est portée aux sites aurevilliens et les différents conservateurs qui se succèdent au musée, notamment Roger Marie, Pierre Leberruyer, le commandant Lotte et Joël Dupont expriment leur volonté d'enrichir les collections du musée. Louis Yver fait ainsi don au musée de quelques pièces encore en sa possession. En 1959, le buste de Barbey d'Aurevilly réalisé par Zacharie Astruc, pièce de collection du Louvre, est mis en dépôt au musée Barbey d'Aurevilly. En 1961, le précieux manuscrit desDisjecta Membra entre au Musée. En 1963, 77 lettres autographes inédites de Barbey d'Aurevilly à Hector de Saint-Maur sont acquises. En 1966, la copie du portrait de Barbey d'Aurevilly réalisé par Emile Lévy et dont l'original est conservé au Musée de Versailles intègre les collections du musée.
Le musée après 1956
En 1989, lors de la commémoration du Centenaire de la mort de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée est transféré. En effet, la maison familiale de l'écrivain est acquise à la fin des années 1980. Le 3eme musée ouvre donc ses portes au 1er étage de la maison familiale située au 64 rue Bottin Desylles à Saint-Sauveur-le-Vicomte.
La chambre jaune
La chambre bleue
En 2008, à l'occasion du Bicentenaire de la naissance de Jules Barbey d'Aurevilly, le musée double son espace d'exposition en récupérant le rez-de-chaussée de la maison familiale utilisé jusqu'en 2007 par la Communauté de communes.
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